AVES MIGRATORIAS Y OTROS POEMAS
MARINA CASADO
Traduction Par Miguel Ángel Real
AVES MIGRATORIAS
Estoy queriendo tanto
a una estación desvanecida
que tengo miedo de extinguirme,
miedo de deshacerme como las golondrinas
que en las tardes recónditas de octubre
deshabitan aldeas.
Es necesaria ahora esta nostalgia;
ahora que han arrancado la flor de la costumbre
y en las salas oscuras del corazón
estallan las primeras
revoluciones.
El verano cabría también en una lágrima.
OISEAUX MIGRATEURS
J'aime tellement
cette saison évanouie
que j'ai peur de m'éteindre,
peur de me défaire comme les hirondelles
qui dans les soirs secrets d'octobre
dépeuplent les hameaux.
Elle est nécessaire cette nostalgie maintenant;
maintenant qu'on a arraché la fleur de l'habitude
et que dans les salles obscures du cœur
éclatent les premières
révolutions.
L'été tiendrait aussi dans une larme.
EL EQUILIBRIO
A veces tengo al viento de mi parte
a las puertas heladas del invierno.
A veces me limito a contemplar
la sed anquilosada de la vajilla sucia
y el mundo también finge detenerse
para desenredar mis pensamientos.
Una vez me quisiste bajo la madrugada
y fue como tocar un vals en el piano
sin ensuciar la melodía,
como sacar los ojos con cuchara
al semblante del miedo.
L'ÉQUILIBRE
Parfois j'ai le vent de mon côté
devant les portes glacées de l'hiver.
Parfois je me borne à contempler
la soif ankylosée de la vaisselle sale
et le monde feint aussi de s'arrêter
pour dénouer mes pensées.
Une fois tu m'as aimée sous l'aube
et ce fut comme jouer une valse au piano
sans salir la mélodie,
comme arracher les yeux avec une cuiller
du visage de la peur.
Poemas inéditos, publicados en la revista española El Coloquio de los perros