CONSUELO JIMÉNEZ
INCONTESTABLE
Traduction de Miguel Ángel Real
Soudain, vide, nul destin.
Rien que des nuages qui s'écoulent
en boucles d'abîme.
Soudain, un virage s'ouvre vers un autre,
les deux à coups de dents
avec la fureur du vent
ils s'emparent des rennes de la ligne droite.
Le secret sourire me ramène
au verbe, silence habité
dans la tanière du temps.
Le néant s'ouvre vers le tout,
la porte grince,
c'est l'heure sans aiguilles.
Soudain l'air choisit des accents,
des âmes qui guettent les battements.
Tais-toi, écoute, une tonalité résonne,
de vieux sons de ce nom
qui cille sur le revers de ma veste.
Soudain ta poitrine soupire
sous le seuil de l'histoire. Soudain j'écris quelque chose que je désire
hurler: ta lumière et ton ombre
comptent aussi dans ce défi vulgaire
d'avoir vécu.
JE SAIS QUE CELA NE VA PAS TE PLAIRE
Il y a des jours où nous sommes en cristal,
on dirait que le cœur
s'oppose au verbe,
que la gorge se noie
dans le sourire forcé de n'importe quel
visage.
Il y a des jours où les miettes inondent
la table jusqu'à tomber par terre,
sans laisser-aller,
juste comme ça, vers l'abandon.
Il y a des jours où tu crois
que celui qui se réveille
le soleil dans la bouche
va l'avaler au prochain clignement des yeux.
Il y a des jours où tu voyages dans la fumée
d'une cigarette,
mais la cendre ne tombe nulle part,
il ne faut plus balayer.
FOETUS RAIDE
Les paupières tiennent
sur le reflet de la fenêtre.
Mon corps, fœtus raide,
est un récit vétuste
d'un chêne aux branches fendues
qui gît dans le palpitement
de la fronde, son mystérieux,
appeau d'os détrônés
qui convoitent la sauge
aux fleurs bleues, violacées
ou jaunes, des vers pérennes
dans un monde qui est déjà écrit
CONSUELO JIMÉNEZ
INCUESTIONABLE
De repente, vacío, nulo destino.
Sólo nubes fluyendo
en rizos de abismo.
De repente, una curva se abre a otra,
ambas a dentelladas
con el furor del viento
se hacen con las riendas de la recta.
La callada sonrisa me devuelve al verbo,
habitado silenciar en el cubil del tiempo.
Se abre la nada al todo, la puerta chirria,
es hora sin agujas.
De repente el aire elige acentos,
almas que acechan latidos.
Calla, escucha, suena un tono,
viejos sones de aquel nombre,
que parpadea en mi solapa.
De repente suspira tu pecho
bajo el umbral de la historia.
De repente escribo algo que deseo
gritar: tu luz y tu sombra también
importan en este vulgar desafío
de haber vivido.
SÉ QUE NO TE VA A GUSTAR
Hay días, que somos de cristal,
parece que el corazón
se resiste al verbo,
que la garganta se ahoga
en la sonrisa forzada de cualquier
cara.
Hay días, que las migas inundan
la mesa hasta caer al suelo,
sin descuido,
sólo por un sí, al abandono.
Hay días, que crees,
que aquel que amanece
con el sol en la boca
se lo va a tragar en el parpadeo siguiente.
Hay días, que viajas en el humo
de un cigarrillo,
pero la ceniza no cae en ningún lugar,
ya no hace falta barrer.
FETO YERTO
Se sostienen los párpados
en el reflejo de la ventana.
Mi cuerpo, feto yerto,
es relato vetusto
de un roble de hendidas ramas
que yace en el cancaneo
de la fronda, misterioso son,
reclamo de huesos destronados
que anhelan salvia
de flores azules, violáceas
ó amarillas, versos perennes
en un mundo que ya está escrito.