Fotografía  ©Minor White

2 poemas de Jonatán Reyes (Puerto Rico, 1984) 

Traduction de Miguel Ángel Real 

SIGNO DE JULIO

la sed de julio fue un alivio

la bifurcación en el tiempo

donde la danza nunca ocurrió

la retrospectiva, la delicada arruga

como una orilla de un labio muerto

o de una ruina que crea una memoria

donde se forma otra raza de elementos

fingiendo una condición humana

en medio del efluvio de la ceniza

perdíamos la gracia y el verano

RESIDUOS

1.

soy borde / borde contra esquina

al ras de la grieta próxima

arista deforme por la sombra

espacio-nada / o / preparto

astillado como una escena

mi cuerpo el sopor de un recuerdo

2.

pero no decirlo en voz alta

que me escuchan los vecinos

y dirán que sigo aquí:

borde contra borde

vórtice de todo / al socaire

de la permanencia

entrando en fisuras transitorias

llegando a ninguna parte

naciendo / incansablemente

3.

ese día no nací / fue el otro

del otro año / quiero

decir / ese / pero al revés

hacia declive

o / bajo un eclipse enfermo

sobre una arena desplazada

mejor dicho / día de verano

4.

pero no / ese día no nací

fue alrededor de los vecinos

sobre una mesa de ping pong

debajo del sol de julio

allí estaba / memorizando

el vacilar de los reflejos sobre

las miradas inanimadas

y sentí el persistir del instante

la insistencia de la vida

5.

nací de una herida

la atravesé para salir

a la intemperie

6.

mi pierna izquierda fuera

mi pie rozando la superficie

una muchedumbre reunida

eufórica, mi cuerpo mudo

una luz asquerosa se mete

en todo lado / y desfigura

aún el mundo no es nada

8.

estoy presenciando el final de todo

¿eso me hace cómplice?

2 poemas de Jonatán Reyes (Puerto Rico, 1984)

Traduction de Miguel Ángel Real

SIGNE DE JUILLET

la soif de juillet fut un soulagement

la bifurcation dans le temps

où la danse n'eut jamais lieu

la rétrospective, la délicate ride

comme une rive d'une lèvre morte

ou d'une ruine qui crée une mémoire

où se forme une autre race d'éléments

en feignant une condition humaine

au milieu de l'effluve de la cendre

nous perdions la grâce et l'été

RESIDUS

1.

je suis rebord / rebord contre angle

au ras de la crevasse proche

arête difforme par l'ombre

espace-néant / ou / préaccouchement

fendu comme une scène

mon corps la somnolence d'un souvenir

2.

mais ne pas le dire à voix haute

car les voisins écoutent

et ils vont dire que je suis toujours là :

rebord contre rebord

vortex de tout / sous le vent

de la permanence

entrant dans des fissures transitoires

arrivant nulle part

naissant / inlassablement

3.

ce jour là je ne suis pas né / ce fut l'autre

de l'autre année / je veux

dire / celui-là / mais à l'envers

vers le déclin

ou / sous une éclipse malade

sur un sable déplacé

ou plutôt / jour d'été

4.

mais non / ce jour là je ne suis pas né

ce fut autour des voisins

sur une table de ping pong

sous le soleil de juillet

j'étais là / à mémoriser

l'hésitation des reflets sur

les regards inanimés

et j'ai ressenti la persistance de l'instant

l'insistance de la vie

5.

je suis né d'une blessure

je l'ai traversée pour sortir

à la belle étoile

6.

ma jambe gauche en dehors

mon pied frôlant la surface

une foule rassemblée

euphorique, mon corps muet

une lumière dégoûtante rentre

partout / et défigure

le monde n'est toujours rien

8.

j'assiste à la fin de tout

est-ce que je deviens un complice ?